mercredi 6 octobre 2010

Contre-arguments intéressants

C'est l'histoire d'un automobiliste qui arrive en ville, Monsieur K.

Il a son permis, donc il connait le code de la route, mais ne remarque pas de panneau de limitation de vitesse sur la route qu'il emprunte le matin. Il regarde autour de lui, et constate qu'en plus tout le monde dépasse la limite habituelle de 50km*h. Certains roulent à 52, 53 voir même à 60 !! Comme il a travaillé par le passé au sein de la police, il sait où sont placés les radars mobiles en général. Et il se rappelle de son instructeur lors du permis de conduite qui lui disait de toujours rouler un peu au dessus des limites pour fluidifier le traffic.

Ce jour là, la circulation est dense, il se rend donc au travail à 80km*h en empruntant voies de bus et voies de dégagement. Il arrive très tôt du coup, son chef est content de lui et le fécilite d'arriver de si bonne heure malgré les bouchons. Son chef lui demande comment il a fait, il lui répond qu'il connait des raccourcis en ville, son chef n'insiste pas. Le lendemain il recommence, et cette fois il roule à 100 km*h. Pour éviter les radars fixes, c'est facile, il ralentit devant et accélère ensuite.

Plus tard, comme il s'y connait en mécanique, il modifie un peu ses rapports de vitesse pour avoir une meilleure accélération. Il change aussi régulièrement la peinture de son véhicule pour éviter qu'il ne soit trop repéré. Un jour il se fait arrêter par un agent de police alors qu'il roule à 105, mais il annonce à l'agent que sa femme est enceinte et qu'il est pressé d'aller à l'hopital. Et comme il connait en plus un des collègues du policier ce dernier le laisse partir, en lui demandant toutefois de ralentir.

Au bout d'un mois il roule à 275 km*h en ville, mais tout à coup, un matin, les freins ne répondent plus. Pour l'arrêter les forces de l'ordre sont obligées de détourner la circulation, et de mettre en place une aire d'arrêt spécifique en urgence. En arrêtant le véhicule, celui-ci défonce plusieurs vitrines, endommage une école, et des véhicules garés. Il manque d'écraser plusieurs personnes mais heureusement il n'y a que des blessés. Le coût de la facture pour la ville est de plusieurs millions d'euros, avec la mobilisation de plusieurs centaines de personnes pour nettoyer les dégats. De nombreux traumatismes psychologiques sont à déplorer, les gens déménagent ou ne viennent plus habiter dans cette ville si peu sûre.

Après enquête, l'agent de police qui a laissé repartir le fou du volant est mis à pied.
Le maire n'est pas réélu, l'opposition ayant profité de l'incident pour dire que le maire laissait l'anarchie et le danger s'installer en ville. On installe des radars supplémentaires et des outils pour détecter la moyenne entre deux radards, pour ne pas seulement avoir un contrôle sur un instant t.

Au procès, M K et son avocat défendent la thèse que oui il a roulé vite, trop vite.
Mais que si il l'a fait, c'est pour son employeur (pour commencer plus tôt) et pour la ville pour fluidifier le trafic. Il indique que la ville ne pouvait pas ne pas être au courant, une voiture qui roule à 275 cela se voit. Il indique que le fait qu'il n'y ait pas sur la route empruntée un panneau de limitation à 50, cela signifie que sur cette route on n'a pas de limite.
Il indique que si la ville n'a pas mis de radar c'est qu'elle est contente que les gens roulent vite ici, pour fluidifier le traffic. Il indique que son mensonge à l'agent était tellement gros que celui-ci avait forcément compris qu'il lui mentait. Son employeur aussi était au courant, pire il l'a même incité à aller plus vite en lui disant qu'il était content de son arrivée matinale. M K a des petits remords, mais ne mérite pas d'aller en prison, ça non car après tout c'est la faute de la ville et de son employeur.